Berlin attire toujours plus de touristes et d’expatriés chaque année. Parmi une population multiculturelle très prononcée composée de différentes nationalités, nombreux sont ceux qui souhaitent profiter de la dolce vita berlinoise. Et pourtant, la première fois que j’ai visité Berlin lors d’un séjour organisé par l’université, cette ville ne m’avait pas plu du tout : c’était l’hiver, on se les gelait en permanance, c’était trop grand et trop gris. Mais y vivre lui donne une toute autre dimension : elle est surprenante, pleine de vie et inspirante.
Son histoire et sa culture
Berlin est encore imprégnée d’une histoire présente à chaque coins de rue. On a du mal ‘à s’imaginer qu’il y a 30 ans à peine, un mur séparait la ville en deux et que Berlin était une île tiraillée entre le capitalisme et le communisme. Aujourd’hui, cette séparation est encore palpable si vous faites attention aux détails : le métro U1 par exemple s’arrête abruptement en plein milieu de la Warshauerstr, non loin de la East Side Gallery qui démarque l’ancienne limite ente l’ouest et l’est. Soyez aussi attentif aux petits bonhommes des feux de signalisation, différents d’un côté à l’autre. Les témoins d’époque, quant à eux, vous emmènent visiter les anciennes prisons de la STASI et racontent leurs anecdotes effroyables. Peut-être rencontrerez-vous aussi ces gens qui refusent de se rendre à l’est ou à l’ouest, le mur étant encore présent dans leurs têtes.
Berlin est aujourd’hui une ville musée qui se métamorphose continuellement comme un caméléon : grise au premier abord, elle devient colorée et animée quand on commence à la connaître. J’aime sa dualité et sa culture décalée, ses galeries d’art étranges, ses espaces verts immenses, ses vieux bâtiments décrépis à l’abandon qui permettent des explorations urbaines impressionantes, ses murs recouverts de graffitis et sa folie du bio et du communautarisme. J’aime aller dans des lieux impropbables, voir un film dans une maison occupée punk, manger une „Vokü“ (soupe populaire) dans un bar caché, regarder un spectacle de stand-up au milieu de tipis, prendre un brunch dans un bar psychédélique ou encore faire un pique-nique sur un rooftop.
Ses nuits blanches
- Le couvre-feu : pour certaines boîtes comme le Berghain par exemple, le couvre-feu en weekend n’existe pas. Il est alors possible de faire la fête trois jours et trois nuits de rang. „Drei Tage wach, ich werde langsam schwach“, comme le chantait Lützenkirchen.
- Le prix d’une bière : comparé à la France, le prix d’une bière est extrêmement bas.
- Les bars : il y en à tous les coins de rue. La Simon Dach Straße à Friedrichshain et la Weserstraße à Neukölln sont des endroits très appréciés de la jeunesse berlinoise.
- Les disothèques : vous n’aurez que l’embarras du choix. Les plus tendances du moment sont les suivantes : Berghain (électro), About Blanc, le Chalet, Katerblau, Magdalena, Watergate, Matrix, Suicide Circus, Wilde Renate, Kitkat Club (fétichiste), White Trash (rock, métal), Supamolly (punk), Havanna (salsa)
Les nuits berlinoises sont une véritable institution. Elles sont connues pour leur folie et leur côtés no limit : il s’y passe tout et nimporte quoi et on y croise toujours d’étranges créatures de la nuit. Si vous êtes ici en touriste, je vous conseille d’aller faire la fête du côté de Friedrichshain, dans la Warschauer Straße. Vous y trouverez une foultitude de bars et de clubs sympa pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit.
Le coût de la vie
D’après un indice des prix de l’hébergement publié par GoEuro, Berlin serait classée 100ème parmi d’autres villes du monde, le prix moyen d’une auberge de jeunesse étant de 14 euros la nuit (une bouchée de pain pour ceux qui restent le temps d’un weekend !). Le prix moyen d’un hébergement en hôtel est estimé à 51 euros/nuit. Pensez également à l’alternative du couchsurfing qui vous permettra de squatter le canapé de quelqu’un et de vous immerger plus facilement dans la culture berlinoise.
A Berlin, le coût de la vie tend à augmenter, notamment depuis l’instauration du salaire minimum en Allemagne cette année. Les prix de l’immoblier augmentent, conséquences de la gentrification, depuis quelques années maintenant. Cependant les prix restent encore abordables, si l’on compare avec d’autres villes européennes telles que Paris et Londres. Ici, il est possible de vivre avec 500 euros par mois si l’on est stagiaire ou étudiant par exemple. Les restaurants ne sont pas chers – vous pouvez compter de 2 à 6 euros pour un repas complet. Par exemple le restaurant Weltküche à Neukölln propose des repas complets et fait maison pour 5 euros seulement. Au niveau des colocations, Berlin devient plus chère. Il y a trois ans quand je suis arrivée, on pouvait encore trouver des chambres magnifiques et spacieuses pour 190-250 euros dans les quartiers de Kreuzberg et Neukölln. Aujourd’hui, il est difficile de trouver une chambre en dessous de 400 euros dans ces quartiers enviés. Ici, et notamment grâce au boom des start-up dans le domaine du Web, il est assez simple pour un étranger de trouver un travail ou un job étudiant.
La dolce vita berlinoise
Le coût de la vie restant bas, cela entraîne une certaine dolce vita à l’allemande : ici, les gens ne sont pas stressés, il prennent leur temps et se laissent un peu porter par la vie. La ville inspire de nombreux artistes : la plupart des personnes que je connais ont développé un projet personnel et vivent une double vie à côté de leur boulot. L’un est chanteur et se produit dans les bars, l’autre est devenue guide dans les dédales de rues, celui-ci fait des émissions à la radio, celle-ci s’est mise à réaliser ses propres créations qu’elle vend sur le marché aux puces, et cet autre encore vient de terminer son premier bouquin. Berlin est la ville des possibles.