Voici une petite balade en image dans le quartier berlinois de Treptow, sympa et axé urbex, à faire en vélo un jour de soleil ! Merci à E. pour nous avoir fait découvrir ce tour à vélo, hors des sentiers battus !
Le Parc d’attraction abandonné du Spreepark
EDIT: Le Spreepark à été vendu ! Il revient la ville de Berlin qui a peut-être le projet de le faire revivre !
Imaginez : un vieux parc fantomatique avec sa grande roue qui grince, ses vieux manèges décapités et ses petits villages d’animation qui partent en décrépitude. Si vous voulez en avoir un bel aperçu, le film „Hanna“ a tourné quelques-unes de ses scènes « psychodéliques » dans l’atmosphère particulière du parc. On reparle beaucoup de lui en ce moment car le parc d’attraction abandonné du Spreepark aux millions de dettes vient d’être mis en vente pour la somme rondelette de 1,6 millions d’euros sur eBay. La chance de trouver un acheteur reste très minime.
Notre escapade au parc d’attraction abandonné Spreepark
Je suis avec M. et ses talons font „cloc“, „cloc“ lorsqu’elle coure dans l’herbe, le long du grillage, sur lequel il y a écrit en grosses lettres: „Interdiction d’entrer“ et „Attention au chien“. Nous nous faufilons dans le parc, gigantesque et vide. Lorsque le vent souffle, la grande roue tourne en grinçant et laisse échapper les tonalités enfantines d’une petite comptine qui nous glacent d’effroi. Nous jouons à cache cache-cache dans les buissons, le cœur battant, car il y a des gardiens qui surveillent les alentours, accompagnés de leurs clébards menaçants. Pour vous offrir une vision plus idyllique de l’endroit, nous rencontrons quelques photographes, des amoureux aussi, qui s’embrassent et s’enlacent sur un petit pont romantique qui mène à un lac où nagent des cygnes en plastique. On y rencontre des animaux fabuleux et statiques, pliant sous le poids des âges : des dinosaures préhistoriques, des petits chevaux de bois et la gueule d’un chat bleu d’une beauté effrayante qui nous emmène tout droit dans ses entrailles infernales.
Nous sommes sorties indemne de cette balade, et ça en valait le détour ! D’après ce que l’on m’a dit dernièrement, la sécurité se serait renforcée et serait encore plus vigilante.Pour la modique somme de 3 euros, vous pouvez prendre le petit train qui fait le tour en 15 minutes (je le déconseille, car on ne voit rien). Pour 15 euros, vous pouvez participer en toute légalité à la visite guidée avec un groupe. Sinon, profitez des open air et concerts en plein air qui y sont organisés l’été. Les XX ont joué dans ce parc l’année dernière.
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URBEX – L’hôpital abandonné de Neukölln et ses enfants fantômes
Lors de ce week-end froid, nous avons accueilli un pote photographe chez nous. Il connaissait déjà le circuit touristique de Berlin et voulait un peu sortir des sentiers battus. Nous avons donc longé l’immense parc Tempelhof et avons fini par la visite de l’hôpital abandonné de Neukölln, autrefois spécialisé dans la puériculture et la gynécologie, véritable « usine à bébés ».
« Der erste Schrei oder wie man in Neukölln zur Welt kommt »
(Le premier cri ou comment l’on vient au monde à Neukölln)
L’hôpital pour enfants de Neukölln a une histoire bien particulière, notamment à travers les deux grande guerres. Erigé par l’empereur de Prusse Wilhelm II pendant la Première Guerre mondiale, son premier directeur était un certain Sigfrid Hammerschlag. Celui-ci était juif et a dû quitter sa fonction lors de la Seconde Guerre mondiale pour laisser la place au professeur Bennow Ottow, membre du NSDAP et propagateur de l’idéologie nazie auprès des sages-femmes, des mères mais aussi des bébés, enrôlés dès leur naissance. Cette citation fait d’ailleurs froid dans le dos :
“Breithüftige, kerngesunde, frohe Mütter, die ihre Kinder mit eigener Muttermilch stark machen und zu kräftigen Jünglingen und Jungfrauen ausbilden, die braucht unser Vaterland, das gegen die rings drohenden Feinde noch lange kampfgerüstet sein muss, um sich zu erhalten in dem notwendigen Daseinskampf.” (sources : Studienrat Hermann Raydt, zit. nach Henrik Stahr: Rettet die Deutschen, Säuglingssterblichkeit und Säuglingsfürsorge in Neukölln 1907-1917; in: Der erste Schrei, Bezirkamt Neukölln, Berlin 2000, S.7)
Traduction : Des mères heureuses en bonne santé et aux hanches larges qui nourrissent leurs enfants au lait maternel, pour les rendre plus résistants et les éduquer de manière à ce qu’ils deviennent des jeunes gens forts, dont la patrie aura besoin et qui devront être préparés à la menace de l’ennemi afin de se conserver lors de la lutte pour l’existence.
Ensuite détruit par les bombes, le bâtiment a été reconstruit et agrandi puis a finalement été abandonné en 2005, au profit d’un autre établissement plus moderne. Ce sont plus de 3000 bébés par an de bébés qui ont vu le jour dans cette maternité, autrefois très prisée.
URBEX – Exploration de l’hôpital abandonné de Beelitz, à Berlin
Si Berlin est une ville très intéressante pour sa culture et sa scène artistique, elle l’est également pour ses bâtiments abandonnés, vestiges du passé et résidences fantômes en ruine qui attirent des explorateurs urbains pour ce que l’on appelle plus communément l’urbex. Beelitz est l’un des bâtiments abandonné de Berlin les plus connus : il plaît notamment aux photographes et architectes, mais aussi aux curieux en quête d’adrénaline. A l’origine, il s’agit d’un ancien hôpital composé de plus de 60 bâtiments répartis sur plus de 200 hectares érigé au début du XXème siècle. C’est alors l’un des plus grands complexes hospitaliers du coin. Lors de la première et de la Seconde Guerre mondiale, il sert d’hôpital militaire qui accueille les soldats blessés. En 2001, l’hôpital fait faillite et est laissé à l’abandon. Ce lieu irréel a d’ailleurs servi de lieu de tournage au film dramatique et tragique sur la seconde Guerre Mondiale de Roman Polanski (que vous connaissez très certainement), « Le Pianiste ».