Ceux qui habitent Berlin connaissent très certainement le club alternatif du Wilde Renate – La „Renate sauvage“ est non seulement un club berlinois très prisé avec son petit jardin super agréable et gemütlich, mais elle propose aussi des événements culturels assez déjantés. Auparavant, on pouvait entrer dans un labyrinthe horrifiant, fabriqué dans le souci du détail. Dans mes souvenirs, il nous avait fait hurler de terreur car on n’arrivait plus à en sortir, enfermées entre 4 murs de 2 m². Malheureusement ce labyrinthe à fermé, mais vous pouvez suivre l’épopée de ce gars qui s’y est perdu, telle une âme en peine et participer aux soirées un peu spéciales organisées par le Wilde Renate.
Le vieux grenier aux toiles d’araignées
A l’origine, Le film devait être retransmis au Else en plein air, mais vu le temps pourri, ils ont dû déplacer le lieu de l’événement dans le bâtiment labyrinthique du Wilde Renate, tout en haut, au dernier étage dans un vieux grenier au parquet grincant. Arrivées devant le club, des jeunes femmes habillées de rouge nous accueillent avec le sourire, le videur, lui, fait la gueule et se la joue à la Sven – le (trop) célèbre videur du Berghain – sauf qu’il n’est pas du tout convaincant. Nous montons les nombreux escaliers. A chaque étage nous attend une suprise : un magicien, une jeune femme qui joue à bouddha, une sorcière et d’autre personnages tout aussi décalés et terrifiants. Nous nous entassons tous au dernier étage. Il y a beaucoup de monde, beaucoup trop de monde. On nous fait assoir sur des bancs noirs. Au plafond du grenier dansent des grosse toiles d’araignées, dignes des plus grands films d’horreur. On s’imagine alors les pires scénarios : Et si un feu se déclare ? Nous n’avons aucune échappatoire. Et si le sol cède sous nos pied ? Nous sommes perdus. Bref, c’était bien parti pour une bonne séance de flippe collective.
Une bande-son originale
Nous avons eu la chance de voir le film avec musique live ! Des musiciens de talents ont accompagné les personnages du films, pour des sensations accrues : un violoncelle et un thérémine (instrument original qui a été utilisé pour la version originale du film). Il s’agit du fruit d’un travail intensif de trois mois. C’était vraiment original et très chouette, on se serait cru dans une toute autre dimension. En voici le teaser.
Composition & Live: dOP
Cello: Isabelle Klemt
Theremin: Peter Theremin
Show: Cherry On Top
Warmup: Oleg Poliakov
Le Cabinet du Docteur Caligari – Un classique du genre
„Das Kabinet des Dr, Caligari“ est le tout prenier film d’horreur expressioniste de l’histoire du cinéma allemand. Il date des années 20 et est réalisé par Robert Wiene. L’histoire met en scène un étrange docteur spécialisé dans le somnambulisme et l’hypnose qui présente, lors d’une fête foraine, son attraction : Cesare, un somnambule qui prédit l’avenir. Pendant ce temps, de nombreux meurtres mystérieux sont commis dans la ville. On dit que ce film aurait inspiré Tim Burton pour ses personnages dans le film “Eward aux mains d’argent”.
Voici le film, en full version et en anglais ! Ame sensible s’abstenir.
Les diverses interprétations sur le film
Le conte d’horreur, le somnambulisme, la folie, l’hypnose, la psychanalyse (instaurée par Freud au début du Xxème siècles) et les rêves sont des thèmes récurrents dans la culture et tradition allemande. Ce film connaît diverses interprétations. D’un côté, il s’agit d’un véritable chef-d’oeuvre visuel pour l’époque. L’esthétique est primordial, chaque geste et expression du visage est étudié de près, le décor a entièrement été fabriqué et peint à la main. Il s’agit d’un petit bijou visuel à l’atmosphère bien particulière. Selon le critique de films Siegfried Kracauer, Caligari représenterait le pouvoir autoritaire qui a conduit à la Première Guerre mondiale : Caligari est un „monstre“ et un „tyran“ qui instrumentalise le peuple aux moyens de l’hypnose. D’un autre côté les années 20, l’entre deux guerres, représentent une période de transition en Allemagne : C’est l’époque de la révolution industrielle, où les modèles traditionnels – en ce qui concerne la famille et la religion – sont totalement boulversés. Le film retranscrit cette atmosphère en provocant au spectateur des sentiments d’aliénation, de solitude, de décadence et d’angoisse.
Salon - zur Wilde Renate Alt-Stralau 70 10245 Berlin Site web Page Facebook Métro : S41, S42, S8, S85, S9 Treptower Park
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