Ce dimanche culturel a été réservé pour la visite d’un centre qui accueillait autrefois les gens qui avaient quitté l’ancienne RDA, très souvent de manière illégale, pour se réfugier en RFA. Aujourd’hui, un musée a été créé dans le bâtiment afin de garder cette histoire en souvenir ainsi que de nombreux témoignages d’époque, remplis d’émotions.Man hatte sein Ziel erreicht, man war ja in West-Berlin. Man hatte hier in Marienfelde viel zu tun, aber dann kamen natürlich auch die Gedanken: Wie geht es weiter ? (Roswitta Ebert – a quitté la RDA en 1984) (On avait atteint notre but, on était enfin à Berlin-Ouest. On avait beaucoup de choses à faire à Marienfelde, mais ensuite on s’est posé la question : Que nous réserve l’avenir ?)
Fuir un système – propagande et pression morale avant la construction du Mur en 1961
Si la tendance était de fuir de l’Est à l’Ouest pour réchapper à la pression du système soviétique, on révèle trop peu souvent qu’il existait également des gens qui désiraient retourner à l’Est. Et le nombre est assez surprenant : ce sont environ 20 000 citoyens de la RFA qui souhaitent retourner à l’Est (témoignages à l’appui). Les raisons étant les suivantes :
- l’anticapitalisme
- la solitude (notamment quand le reste de la famille habitait à l’Est)
- Le chômage qui touchait l’Ouest de plein fouet
Il faut dire aussi que la RDA idéalisait le communisme et faisait peur à ses citoyans en leur décrivant – aux moyens de médias tels que la télévision, les journeaux et la radio – une RFA dévastée par la chômage, des centres d’accueils miteux et une police menacante.
Sur cette affiche à droite, vous pouvez voir un citoyen de la RDA respectable qui avait un boulot. Celui-ci a fuit vers la RFA où il finit mort de faim, seul comme un rat. Cette affiche était censée faire peur aux citoyens de l’Est afin que l’envie ne leur prenne pas de fuir.
Le musée nous propose aussi d’écouter plusieurs témoignage d’anciens citoyens que la RDA qui démentent, eux, l’instrumentalisation et la propagande : ils témoignent notmamment de l’idéologie presque inhumaine exercée dans les écoles, dès le plus jeune âge des enfants, afin de les former dans un moule. Cela me rappelle l’anecdote d’un patron de pizza punk dont j’avais fait la connaissance à Rostock : les enfants recevaient des pin’s à l’école dès qu’ils apprenaient correctement et se conformaient aux idées enseignées. Il m’a donné quelques-uns de ses pin’s qui représentaient la gloire de l’armée rouge : le symbole de la faucille et du marteau était omniprésent.
Fuire de la RDA – Les différentes possibilités
Si il était facile, voir même glorifié de quitter la RFA pour la RDA, le contraire était déjà bien plus compliqué et était passible d’amende ou d’emprisonnement. Avant 1961, construction du Mur, il était encore possible de s’enfuire en prenant le métro (difficile à contrôler) ou par les fenêtres des maisons qui étaient exactement situées sur la frontière Est – Ouest. Il y a d’ailleurs des vidéos très impressionantes de personnes qui s’enfuient du troisième ou quatrième étage. Les fenêtres et portes de ces maisons ont été, par la suite, emmurées afin d’éviter les fuites. D’autres tentaient aussi de traverser les fils barbelés coupants. D’autres encore se faisaient faire des faux papiers, se cachaient dans le coffre des voitures ou encore tentaient de prendre le bateau dans la Mer du Nord. Beaucoup de tentatives n’ont malheureusement pas abouti. Les témoignages sont poignants : une vieille dame raconte sa fuite avec sa maman et l’histoire de sa poupée, restée à Berlin-Est, parce qu’elle pensait qu’elle ne partait de l’autre côté que pour les vacances.
Après la fuite : repartir de 0
Je me suis parfois demandée où est-ce que l’on mettait les réfugiés une fois qu’ils étaient arrivés à l’Ouest et ce qu’on en faisait. J’ai désormais la réponse : on les mettait dans des centres tels que celui de Marienfelde. On a pu apercevoir des reconstitutions de ces chambres au caractère très sobre, sans fioritures. L’intégration à l’Ouest – un long processus – n’est vraiment pas simple pour ces gens qui ne savent pas encore ce qu’ils vont faire de leur vie et qui n’ont aucune perspectives d’avenir. Après la chute du Mur, les gens sont répartis dans les deux Bundesländer, ce qui est retranscrit par un énorme travail administratif.
Le musée vous permet enfin de découvrir des morceaux de théatres, des bouquins ainsi que des poèmes et des ouvres d’arts en relation avec ce thème de l’histoire. Aujourd’hui, Marienfelde est un
un centre qui accueille des demandeurs d’asile provenant de 23 pays du monde.
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Pour s’y rendre :
Adresse :
Erinnerungsstätte Notaufnahmelager Marienfelde
Marienfelder Allee 66/80
12277 Berlin
Bus : M77 Stegerwaldstr.
Entrée : gratuite (2,50 euros avec visite guidée)
Evaluation : ★★★★★
ifeelblue
super intéressant! tu me donnes vraiment envie d’aller faire un tour en Allemagne…
Schnuki
Viendez, viendez ! 🙂
Miryam
C’est super intéressant, je garde l’adresse de côté pour mon escapade Berlinoise en décembre! Parce que après avoir fait tout les musées sur l’histoire de Berlin, je suis rester un peu sur ma fin puisque que ce sujet n’est pas spécialement aborder dans les musées tel que celui de la DDR ou le DHM. Donc merci pour cette découverte! 🙂
Schnuki
Si tu veux d’autres adresses sympa ou tout simplement prendre une tasse de thé irgendwo dans Berlin, fait-moi signe !
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