7h00 du matin, je me lève la tête dans le brouillard. La première chose que je fais n’est pas d’aller aux toilettes ni d’aller voir mes messages sur Facebook. Non. Je déambule dans le couloir jusqu’au salon, pas encore tout à fait émergée du pays des songes, jusqu’à ma bibliothèque sacrée consacrée aux bouquins et aux disques. Je choisis un album au hasard, je sors le disque de sa pochette avec soin et le pose sur la platine. J’allume l’ampli et pose délicatement le diamant sur les sillons. J’aime le léger craquement des vieux disques qui me fait penser à la croûte croustillante du pain tout juste sorti du four. Puis la musique envahit la pièce, fascinante et transcendante. Je danse sous ma douche et je chante à tue-tête dans le salon (la pauvre voisine !) tout en faisant un rangement express de l’appart. Cela me met de bonne humeur et me motive pour bien commencer la journée, notamment quand je sais que je vais passer plus de 8 heures derrière un écran.
Une renaissance inattendue
Alors que l’industrie de la musique – et notamment du CD – a bien du mal à survivre aux téléchargements illégaux sur Internet et à la musique numérique, la « galette noire », elle, connaît un regain d’intérêt ces derniers temps. Ainsi, selon les dires du Monde.fr, les ventes auraient triplé en quatre ans. En effet, comme dans le prêt-à-porter et la déco DIY, les gens retournent un peu aux sources et se dirigent vers tout ce qui est vintage, fait-main, ce qui a l’air moins industriel et plus traditionnel. Le déclin du CD laisse place à une industrie du disque que l’on avait presque laissée pour morte.
Il faut tout de même se l’avouer : un disque, c’est beau, c’est fragile, c’est signe de bon goût, ça fait un peu rétro, et surtout, ça a une histoire. Par ailleurs, les pochettes, toujours très originales et colorées, sont de véritables œuvres d’art (c’est le cas des pochettes très travaillées des Rolling Stones par exemple). Et puis, il n’y a pas à dire, le tourne-disque est un excellent objet de décoration. Alors que la production de musique « dématérialisée » est à son apogée, les objets artisanaux et vintage reviennent sous les feux de la rampe pour nous offrir un charme alternatif et une authenticité unique.
Aller à la pêche aux vieux vinyles
On a tous un parent qui écoutait des disques dans sa jeunesse et qui les a gardés par nostalgie, rangés dans un vieux meuble empoussiéré. Atteinte de « mélomanie aiguë », c’est ainsi que j’ai récupéré les disques de vieux rock chez mes parents – entre autres Pink Floyd et les Doors (aaah Jim, je meurs d’amour pour toi !). C’est un véritable héritage culturel ! Sinon, tu peux toujours en acheter de seconde main et à moindre prix sur les marchés et chez les vieux disquaires. Si tu passes par Berlin, je te conseille vivement le grand marché aux puces « Mauerpark » avec ses multiples stands à disques qui proposent le meilleur des années 70, 80 et 90 à des prix allant de 5 euros à 20 euros, selon la rareté. C’est ainsi que je me suis offert le magnifique disque de rock progressif « In the Court of the King Crimson » (un vieux truc que plus personne ne connaît) et dont la pochette est une véritable œuvre d’art.
Pour tout ce qui est plus récent, je ne peux que conseiller d’acheter sur Amazon ou dans des magasins tels que Media Markt (en Allemagne) ou la Fnac (en France). Désormais, on trouve des disques aux couleurs des plus fantaisistes comme celui du chanteur punk Bonaparte qui est rose Barbie ou celui du groupe de rock alternatif Alt J, blanc comme neige.