Boa Vista est une petite île africaine hors du temps située non loin des côtes du Sénégal. L’île est rythmée au son des tambours et offre des plages paradisiaques à perte de vue et un paysage lunaire couleur ocre inhabituel. Nous étions logés dans une pension, une maison de poupée aux volets bleus, située au milieu de nulle part, véritable petite oasis construite sur un terrain vague pris d’assaut par les chiens errants et les poubelles. La population (15 000 habitants) est haute en couleur et on y parle le crioulo, du créole teinté de portugais. Les Capverdiens, les Sénégalais, les Hollandais, les Italiens, les Portugais et aussi les Chinois (ceux-ci ont le monopole des supermarchés, une petite histoire étonnante qui remonte à l’indépendance du Cap Vert !) se côtoient au quotidien. La devise ? NO STRESS ! On entendra ce mantra à longueur de journée ! Au moment où j’y étais (fin février), il faisait 25 degrés, il y avait un beau ciel bleu et il n’y avait presque pas de touristes. Parfois j’étais seule sur la plage et dans la mer turquoise – le pied total !
Du sable saharien et des plages à perte de vue
Le vent est omniprésent et le soleil africain fort et puissant. Le pays ne possède aucune ressource naturelle, excepté le poisson, car tout est aride et rien ne pousse. La nourriture et l’eau sont donc généralement importées d’autres îles du Cap Vert, plus vertes. Ce qui est étonnant, c’est que la majorité du sable qui recouvre l’île est directement importé du Sahara, par le vent. Les plages aux dunes de sables blanc infinies sont les plus belles que j’ai vues jusqu’à présent. La flore y est quasi inexistante excepté dans les plantages, seuls les acacias et quelques palmiers subsistent à la sécheresse et à la chaleur (il paraît qu’il ne pleut qu’un jour par an !). Concernant la faune, quelques ânes (principal moyen de locomotion avant l’arrivé des voitures) et chèvres sauvages se battent en duel dans les dunes. Il existe de nombreuses espèces d’oiseaux qui convaincront les amoureux de l’ornithologie.
Entre pauvreté réelle et paradis illusoire
Il faut savoir que l’île ne vit que du tourisme : du chauffeur de taxi à la cuisinière, en passant par les stewardess, les petits vendeurs de souvenirs et les policiers. Le contraste est violent : d’un côté, on s’émerveille devant les plages paradisiaques de sable blanc et son eau turquoise et translucide avec ses petits bars branchés aux cocktails sucrés et alcoolisés et ses surfeurs au bronzage permanant. D’autre part, on observe des villages délabrés et pas finis ainsi qu’une population démunie qui vit dans la misère et la famine la plus totale. Même si Le Cap Vert ne fait plus partie des pays les plus pauvres de la planète comme c’était le cas à une époque, il reste que deux mondes totalement aux antipodes l’un de l’autre se côtoient chaque jours dans une totale indifférence. Je vous conseille d’ailleurs cette vidéo “Beyond the Beauty“, réalisée par un natif du Cap Vert, qui montre l’envers du décor et les dégâts causés, entre autre, par le tourisme et la sécheresse.