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PORTRAIT – Dans l’antre animalesque de la Ménagerie avec Damien Poinsard

La Ménagerie Damien Poinsard

Damien, Lucie, Marjorie et la girafe dans les bureaux de la Ménagerie – Salondetheberlinois.com

„Hop hop hop, on peigne pas la girafe !“

Francophones de Berlin, si vous possédez l’art de manier le verbe avec brio, que vous avez une soif inextinguible de vous exprimer sur scène et de jouer la comédie, je vous souhaite la bienvenue dans l’antre de La Ménagerie ! Selon la légende, cette association de théâtre aurait été créée par un petit groupe de comédiens décidés à refaire le monde, un soir, autour d’un verre dans un bar berlinois. Aujourd’hui, La Ménagerie est devenue une véritable référence dans le milieu franco-berlinois : organisation de matchs d’impro franco-allemands, ateliers de kamishibaï, workshops de théâtre et projets pédagogiques font partie du programme varié et condensé proposé par l’asso’. Pour avoir déjà participé à un cours d’impro, je ne peux que recommander d’aller y fourrer vos naseaux pour découvrir le monde imaginaire et complexe du théâtre et explorer divers genres tels que l’absurde, le comique ou la tragédie.

Pour l’occasion, j’ai rencontré le président de la Ménagerie, Damien Poinsard, dans le petit café du Theater Haus Mitte, pour une conversation des plus vivantes et intéressantes. Originaire de Franche-Comté et comédien de profession, il prend son premier cours de théâtre en Terminale puis enchaîne les cours, formations et ateliers. Véritable enfant terrible, toujours en mouvement, toujours un projet en cours et des idées plein la tête, il déménage à Paris et exerce son premier emploi qui consiste à faire apprendre la grammaire française à travers le théâtre en milieu scolaire. Il crée ensuite sa première compagnie „loufoque et décalée“ : Isn’t It.

De la scène parisienne à la scène berlinoise

La Ménagerie

L’antre des fauves – Salondetheberlinois.com

„La scène berlinoise est très cash et provocatrice alors que le théâtre parisien est plus fin, plus suggéré.“

Il débarque alors à Berlin avec dans l’idée de repartir de 0 et d’arrêter le théâtre pour ouvrir un bar. Et pourtant, le destin le rattrape inexorablement : en 2009, il lit une petite annonce pour participer à un spectacle et rencontre par ce biais un membre de la Ménagerie qui le mène de nouveau vers sa passion première : le théâtre. Aujourd’hui, en tant que président de la Ménagerie, il s’occupe notamment de la paperasserie administrative et des embauches, mais il donne aussi le cours du mercredi soir „En Scène !“. Il est également metteur en scène et directeur de l’entreprise „Cours et Jardins“, un projet pédagogique qui propose des formations et ateliers périscolaires pour apprendre le français à travers le théâtre.

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L’exposition de David Chipperfield « Sticks ans Stones » à la Neue Nationalgalerie

neue nationalgalerie david Chipperfield Sticks and Stones

Neue Nationalgalerie – Salondetheberlinois.com

Sticks and Stones may break my bones, but words will never hurt me
(rimes enfantines)

Jusqu’au 31 décembre, tu auras l’occasion de découvrir l’impressionnante installation de l’architecte David Copperfield Chipperfield à la Neue Nationalgalerie, un musée tout de verre. 144 troncs d’arbres de 8 mètres de long y sont exposés et nous donnent l’impression d’évoluer dans une forêt artistique et architecturale. Selon le site Verein der Nationalgalerie, les troncs fins et fragiles soutiendraient symboliquement le toit de la galerie. On peut y voir divers paradoxes : l’ouverture et l’opacité, l’intérieur et l’extérieur, la nature et la technique. L’installation gravite notamment autour de l’histoire culturelle de la colonne, un leitmotiv qui revient régulièrement dans le travail de Chipperfield.

Nature, art et architecture

L’installation est juste impressionnante. Dès que tu entres dans le bâtiment, tu es submergé par tous ces troncs d’arbres parfaitement alignés, ce qui leur donne une beauté esthétique artificielle et non anarchique comme le serait une véritable forêt. Quand tu te balades au milieu des troncs d’arbres tu observes différentes performances d’artistes plus ou moins insolites : un top model bouscule les gens sur son passage, le regard droit, la taille fine et le pas de podium. Un homme plonge son micro dans de la peinture vert fluo et peinturlure son costume avec. Des jeunes gens font du théâtre d’impro en  mais on ne saurait interpréter ce qu’ils jouent (on a opté pour la danse des poulpes). Le spectateur lui-même devient acteur de l’exposition. Des objets insolites comme une plante ou une tasse peuvent être transportés d’un bout à l’autre du musée. Les jeux de miroirs et de couleurs, les jeux d’électricité statique et les casques audio avec des sons de la nature font le bonheur des plus petits comme des plus grands. Dehors, tu retrouves aussi un puit sans fond et une balançoire. Je n’en dis pas plus et te laisse découvrir de cette expo un peu particulière et très contemporaine.

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Kottbusser Tor vu par les yeux d’une artiste de rue

Kottbusser Tor dessin

Kottbusser Tor est une station de métro située au centre de Kreuzberg, elle est également surnommée Kotti (les Allemands adorent les abréviations en “i” !). Celle-ci est assez remarquable pour son fouilli et son bordel démesuré : des bâtiments empilés, une circulation dense, une population multiculturelle de toutes classes sociales. Bref, c’est un lieu animé et haut en couleurs qui explose au milieu des infrastructures grisâtres et aliénantes. Toujours en chantier, on dirait que la ville n’est pas finie, qu’elle toujours en mouvement.

Il y a deux ans, une artiste de rue est venue perturber notre soirée au bar « Ankerklause » – un bar de Kreuzkölln sur le Maybachufer – et nous a proposé des dessins sur sa vision un peu tourmentée et même maladive  de Berlin. Bon, si certains y voient des gribouillages sans importance, je peux toutefois tenter de décrypter l’image et de la comparer avec des photos prises à Kottbusser Tor. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a tonne de détails sur le quotidien typiquement berlinois. Je m’inspire de ce qu’elle nous a raconté, mais aussi des interprétations qui me viennent à l’esprit (si vous voyez d’autres détails qui vous sautent aux yeux, n’hésitez pas à m’en faire part).

Kottbusser Tor

Kottbusser Tor – @Salondetheberlinois.com

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Oh shit ! My feet are so ugly ! – L’expo des drôles de créatures au Shift

exposition Oh shit my feet are so ugly au Shift

@ David Madry

Nous sortons du métro U8 de la Heinrich Heinestraße. Il fait nuit. Des bougies de couleur rouge et dont la flamme vacille sont déposées sur le trottoir. Comme le petit Poucet, nous les suivons sur plusieurs centaines de mètres, intrigués. Au sol, il y a des flèches blanches qui nous indiquent le chemin à suivre, avec une inscription étrange : « Oh shit, my feet are so ugly ! ». Toute cette mise en scène nous semble un peu glauque et pourtant, on ne peut s’empêcher de sourire. Les flèches et bougies nous amènent au Shift, un bar caché, un peu lugubre situé dans une vieille fabrique.

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