CC BY-SA, Konzerthaus par Keriluamox, via Flickr
Libera me, Domine, de morte aeterna in die illa tremendo
Après avoir écouté le requiem grandiose et tragique de Verdi au Berliner Dom, nous avons été invités à venir écouter un autre requiem datant des années 60, bien moins classique et conventionnel : le War Requiem, composé par le britanique Benjamin Britten en hommage aux morts de la Guerre. Une amie choriste nous a fourni les tickets pour le concert au Konzerthaus, édifié en 1821 par Karl Friedrich Schinkel, sous le règne de Frédéric II de Prusse. Ce bâtiment néoclassique majestueux ressemble, à l’intérieur, à un véritable palace de princesses. J’ai été soufflée par tant de beauté et de noblesse quand je suis entrée dans la salle de concert : elle était blanche, dorée et très lumineuse avec ses énormes chandeliers éblouissant, son orgue éclatant de lumière, ses décorations murales et ses statues aux proportions grecques. Bref, j’ai été subjuguée.
Entres lithurgies célestes et chants terrestres
My subject is war, and the pity of war, the Poetry is in the pity… All a poet can do today is warn (Wilfred Owen).
Composé d’un choeur de femmes, d’hommes et d’enfants, d’une soliste soprano, d’un soliste bariton,d’un soliste tenor et de deux orchestres (orchestre de chambre et grand orchestre), ce concert était très exaltant : pas une seule minute d’ennui et des mélodies très surprenantes qui vous donnaient la chair de poule. En effet, le requiem a été écrit en hommage aux morts de la guerre et décrit notamment la misère, la pitié, la mort, la mélancolie et la tristesse. C’était puissant et violent parfois et simplement magnifique : les chants lithurgiques en latin interprété par les choeurs et la soliste se mélangeaient aux chants en Anglais interprétés par le bariton et le tenor. Les lithurgies avaient quelque chose de céleste et de magnificient, au delà de la mort, alors qu’au contraire, les chants anglophones étaient très terre à terre et très tristes, dénoncant la misère des combats sur le champs de bataille. Britten mélange le cérémonial du requiem romain à la poésie du poète anglais Wilfred Owen, ce qui créé un véritable anachronisme musical. Le Requiem dénonce toutes les guerres du monde depuis la fin des temps, de manière métaphorique. Si vous décidez d’aller voir ce concert fabuleux, sortez vos mouchoirs, lacrimosa dies illa ! L’accoustique était bien meilleure qu’au Berliner Dom, toutefois pas aussi claire qu’au Philarmonique de Berlin. En attendant, vous pourrez écouter le concert de chez vous ici :
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