Le weekend dernier, nous avons décidé d’organiser une petite soirée francophone dans un bar très… allemand. Nous avons eu vent de ce concert par la copine d’un type qui bosse avec un autre gars qui connaissait les artistes qui se produisaient sur scène (voilà encore un joli cas de bouche-à-oreille qui fonctionne !). Arrivés dans le bar Artliners à Friedrichshain, ça ne payait vraiment pas de mine : une vieille tapisserie aux couleurs passés, de style RDA, aux motifs psychédéliques, une boule à facette kitch qui renvoyait de multiples couleurs fluo sur les murs et un bar où étaient accoudés les habitués du comptoir… Bref un véritable bar berlinois, pas hipster pour un sou ! Au moins, ce n’était pas bondé et on avait de la place pour s’étaler. Et pourtant, au mur, il y a avait des toiles magnifiques d’art moderne et abstrait qui contrastaient étrangement avec le reste.
Il n’y avait, au début presque personne, nous avons donc pu nous choisir une grande table juste devant la toute petite scène. Joujou et son grand orchestre est composé de deux hommes : l’un à la guitare acoustique, vêtu d’un T-shirt rayé petit marin, l’autre, un béret vissé sur le crâne, avec un accordéon en guise d’orchestre. C’est un peu cliché et caricatural, non pas sans une note d’humour et d’autodérision. Pendant plus de deux heures, ils ont chanté des chansons françaises des plus grands auteurs compositeurs de notre temps : Edith Piaf, Brel, Gainsbourg… etc. Un vieil homme aux lunettes rondes et regard fou, danse comme un beau diable au milieu de la scène et nous reprenons en cœur les interprétations très personnalisées de « Milord » d’Edith Piaf et d’« Amsterdam » de Brel, un peu nostalgiques.
“Von Liebe, Tod und Leidenschaft, Krieg und Suff, Piraten, kleinen Gaunern und Huren in den Pariser Straßen und Häfen erzählen die Lieder der beiden französischen Künstler.” (source : joujou-grand-orchestre.de)
Traduction : Les deux artistes français racontent en chanson l’amour, la mort, la passion, la guerre, l’alcool, les pirates, les petits escrocs et les prostituées des rues de Paris et des ports.