L’auteur décrit le quotidien d’une femme à Berlin à la fin de la guerre : les communautés de femmes se réunissent dans les caves pendant les bombardements à Berlin à la fin de la guerre, ville désertée par les hommes à l’exception des vieillards, des jeunes garçons et de quelques maris. Puis, elle conte l’arrivée des soldats russes, surnommés les „Ivan“ dans le livre. Les viols atroces se succèdent (les soldats étant la plupart du temps sous l’empire de l’alcool) et en deviennent effroyablement banals, les jeunes filles sont cachées dans les souspentes des maisons et les plus fortes touvent des solutions ingénieuses pour éviter les viols collectifs : l’une d’entre elle se maquille en vieille dame, une autre s’habille et se comporte en garçon, l’auteur elle même, comme beaucoup d’autres, trouve un officier russe, un gradé, qui soit assez fort pour la protéger des autres hommes en échange de quoi, elle reçoit un peu de nourriture pour survivre à la famine. Elle le dit elle même : elle n’est plus qu’un corps qu’elle échange contre un peu de nourriture (p. 183). La question du viol devient alors récurrente et revient dans les conversations du quotidien : „Et toi ? Combien de fois ?“
L’auteur est quelqu’un de très cultivé qui a beaucoup voyagé. C’est grâce ses connaissances de russe qu’elle arrive à établir un lien particulier avec les soldats qui viennent régulièrement passer des soirées arrosées chez elle et sa colocataire, „la veuve“. Elle évoque les ruines, le rationnement, le travail à la chaîne dans les usines, les Trümmerfrauen (ces femmes des décombres qui reconstruisent la ville). La journaliste esquisse d’une plume acérée des portraits criants de réalisme et raconte des anecdotes des plus cocasses.
À aucun moment, l’auteur ne se pose en victime : elle décrit avec une certaine froideur les événements et l’atmosphère de Berlin. Malgré l’atrocité des viols et des conditions de vie déplorables, on retrouve dans la lecture une pointe d’humour noir et sarcastique, le tout dans un style soigné, qui dénote une grande culture et ouverture d’esprit. Par ailleurs, ce témoignage nous permet de comprendre la société berlinoise d’aujourd’hui concernant les relations hommes-femmes dans une société de femmes fortes et indépendantes dans laquelle l’homme semble plutôt effacé (sans pour autant rentrer dans les clichés). Après lecture du bouquin, on a peine à comparer l’athmosphère du Berlin d’aujourd’hui avec celui d’il y a à peine 25 ans, bien que de nombreux vestiges du passé soient toujours visibles. Le livre a été traduit en français par Françoise Wuilmart.
Pour en savoir plus sur le sujet, mes lectrices Francoise et Hélène conseillent également le film “Allemagne année 0” de Roberto Rossellini ainsi que le roman “Cet instant là” de Douglas Kennedy. Le mois prochain, rendez-vous en Pologne avec Polocoktail Party de Dorota Maslowska !!
Wuilmart Françoise
ATTENTION: vous ne mentionnez pas le nom de la traductrice et vous citez un passage sans la nommer, ce qui est illégal; oubliez-vous le copyright? Je vous conseille donc d’ajouter mon nom sous le titre et sous la citation, sinon j’envoie le tout à la SACD-SCAM ou à l’association des traducteurs littéraires d’Allemagne;
Merci de respecter notre travail si ardu, car c’est MON texte que vous publiez là sans mentionner l’auteur (moi), et sans m’en demander l’autorisation et surtout sans le respect et la reconnaissance du travail ardu au possible de la réécriture de tout ce journal en français. Merci donc de rectifier et de me comprendre
Françoise Wuilmart, traductrice de Une Femme à Berlin.
Salon de thé
Excusez-moi, ce n’était pas voulu (erreur de débutante) – L’extrait est retiré et votre nom est cité en fin d’article.